L’agence de la biomédecine analyse le bilan d’activité annuel des banques de tissus, les données relatives aux donneurs décédés issues de la base de données CRISTAL, ainsi que les données concernant les greffes de cornées provenant de GLAC.
Le champ de cette activité est vaste. Les tissus comprennent cornées, peau, artères, valves cardiaques, os (entiers ou spongieux), tendons, ménisques, volets crâniens, membranes amniotiques. Les disciplines médicales concernées par la greffe de tissus sont aussi variées que peuvent l’être l’ophtalmologie, la chirurgie vasculaire, la chirurgie cardiaque, la chirurgie des grand brûlés, ou la chirurgie orthopédique maxillo-faciale et arthroscopique.
Il est donc indispensable de distinguer l’analyse et le message pour chaque type de tissu.

Les chiffres clés

En 2016, le nombre de donneurs de tissus provenant de donneurs vivants a augmenté, tandis qu’il diminue légèrement pour la première fois chez les donneurs décédés, il concerne au total 41 044 donneurs (+2 447 par rapport à l’an dernier).

On recense 5 872 donneurs de tissus décédés (-71 par rapport à 2015), dont 1 127 donneurs d’organes et de tissus (DOT) (dont 1 062 sujets en état de mort encéphalique (-23), 23 donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné MI-II (-9), 42 Donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques MIII (+28); et 4 745 donneurs de tissus seuls (DTS ) autrement appelés CAT (cœur arrêté tissus) (-67)) (Tableau T1).

Pour mémoire, en 2016, 1 859 (1770 SME + 42 DDAC MI-II + 47 DDAC MIII) donneurs décédés ont été prélevés d’au moins un organe.

On recense 35 172 (+2518) donneurs vivants de résidus opératoires dont 381 (-19) donneurs autologues.

Les volumes d’activité de greffe et de prélèvement sont en augmentation tous types confondus.
En 2016, 44 667 personnes ont été greffées de tissus, 39 320 (+5 878) receveurs à partir de donneurs vivants et 5 347 (-128) receveurs  à partir de donneurs décédés (Tableau T22).

Prélèvement

Tissus provenant de donneurs décédés

Cent quatre-vingt-dix-neuf établissements de santé préleveurs participent au prélèvement de tissus sur donneurs décédés, dont 152 sont autorisés à la fois au prélèvement de tissus au bloc opératoire sur donneur d’organe, et au prélèvement de tissus en chambre mortuaire ; 38 sont autorisés uniquement au prélèvement de tissu en chambre mortuaire et 9 au prélèvement de tissus seulement au bloc opératoire sur donneur d’organe.

Figure T1. Répartition des établissements préleveurs en 2016

Dans ces établissements de santé, 5 872 donneurs ont été à l’origine de 6 625 actes de prélèvement de tissus en 2016 (Tableau T1 et Tableau T2).

En 2016, le nombre de donneurs de tissus tous types confondus (décédé et vivant) a augmenté, il concerne 41 044 donneurs il a augmenté de 2 518 donneurs vivants mais diminué de 71 donneurs décédés.

Tableau T1. Nombre de donneurs prélevés de tissus par type de donneur pour l'année 2016 comparé à 2015

Tableau T2. Nombre d’actes de prélèvements selon la nature du tissu prélevé et le type de donneur en 2016

Le prélèvement de tissus augmente de façon globale tous tissus confondus comparé au cinq années précédentes,

Il faut porter attention à l’exception qui concerne 2016 :

• les donneurs de cornées dont, pour la première fois, le nombre diminue de 2% (-116 donneurs et -233 cornées prélevées) par rapport à l’an dernier. Bien que les donneurs de cornées représentent 95,4% de l’ensemble des donneurs décédés prélevés de tissus, cette baisse qui peut sembler mineure doit être lue en parallèle de l’augmentation du nombre de patients d’inscrits sur liste d’attente de greffe de cornée en 2016, de l’augmentation du nombre de patients en attente de greffe au 1er janvier de l’année, et de la diminution du nombre de patients inscrits et greffés la même année
• Les donneurs d’artères dont le nombre diminue de 2% (-8) comparé à l’an dernier

L’augmentation globale des prélèvements de tissus reste un succès : l’augmentation des prélèvements de peau (+14%) et de valves (+27%) par rapport à l’an dernier (Tableau T3) est due à l’importance du développement des prélèvement de ces tissus sur donneur décédés après arrêt cardiaque persistant (CAT) (Tableau T2).

En ce qui concerne les prélèvements de tissus de l’appareil locomoteur (os massifs, tendons, ligaments, ménisques), l’augmentation (+4%) n’est pas encore suffisamment notable pour ces tissus très réclamés par les professionnels de la greffe.

Tableau T3. Evolution du prélèvement de tissus de 2012 à 2016 sur donneur décédé

Tissus provenant de donneurs vivants

On ne recense pas le nombre d’établissements réalisant le recueil de tissus en tant que résidus opératoire chez les donneurs vivants, aucune autorisation spécifique en dehors de celle délivrée pour l’intervention chirurgicale ou obstétricale n’est exigée. On les estime à plus de 300.

Dans ces établissements de santé, 35 172 donneurs vivants ont été à l’origine de recueil de tissus

Tableau T4. Nombre de donneurs vivants par type de tissus pour l'année 2016 comparé à 2015

Préparation, Conservation en Banque de tissus

A l’issue du prélèvement et quelle qu’en soit sa nature, tout tissu doit être placé sous la responsabilité d’une banque de tissus, établissements ou organismes dûment autorisés par l’ANSM. En 2016, 29 banques de tissus sont autorisées à préparer, conserver, céder ou distribuer des tissus humain pour greffe, parmi lesquelles 9 sont autorisées à importer et/ou exporter vers des pays tiers à l’union européenne. Vingt-huit ont déclaré leur activité auprès de l’Agence de la biomédecine.

Les banques de tissus couvrent le territoire national comme le montre la carte de répartition des banques de tissus (Figure T2). Elles peuvent être rattachées à des centres hospitaliers ou  à l’établissement français du sang, elles peuvent également être des structures associatives ou des sociétés privées (Tableau T5).

Figure T2. Répartition des banques de tissus selon le type de tissu conservé en 2016

Tableau T5. Répartition des banques selon le type de tissus et leur statut

Les banques de tissus développent des activités différentes en volume et en type de tissus conservés. A ce titre, les volumes de tissus entrants (E) et greffons sortants (S) comprennent toutes les activités y compris celles qui concernent l’import, l’export, la sous-traitance et la cession en volume (Tableau T6).

On ne peut donc pas parler de volume d’activité moyen tant les différences entre banques sont importantes.

• 14 banques multi-tissus sont situées à Créteil, Besançon, Lyon, Marseille, Bordeaux, Tours (soit 6 sites de l’Etablissement Français du Sang), et à Paris AP-HP Saint-Louis, Lille, Montpellier, Nancy, Nantes, Lyon, Toulouse, Saint Pierre (La Réunion) (soit 8 banques rattachées à un Etablissement de santé Public) 
• 4 banques de cornées +/- membranes amniotiques sont situées à Paris (Banque Française des Yeux (BFY) structure associative), à Brest et Saint Etienne (EFS), à Rouen (CHU);
• 1 banque de peau à Clamart (Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA) rattachée au ministère de la défense)
• 8 banques d’os à Paris AP-HP Cochin, CH Boulogne/Mer (soit 2 banques rattachées à un Etablissement de santé Public),  à Berck/Mer (Fondation Hopale) et à Clermont Ferrand (Osteobanque d’Auvergne) (soit 2 banques de statut associatif), à Mions (TBF), à Presle en brie (Biobank), à Clermont Ferrand (Ost développement) (soit 3 structures privées réalisant la viro-inactivation des têtes fémorales) et Hygitech et Straumann SARL (soit 2 structures réalisant la conservation distribution d’os viro inactivés)
• 1 banque de veines à Lyon Bioprotec (structure privée)

Tableau T6. Répartition des activités* des banques selon le type de tissus et leur statut

Le rôle des banques de tissus est de répondre aux besoins prévisionnels identifiés par les chirurgiens greffeurs avec qui elles travaillent. Elles sont responsables de l’attribution des tissus.

Volume d’activité 2016 (Tableau T7)

Le volume national d’activité en 2016 est exprimé selon le modèle de tableau qu’utilisent les banques de tissus pour déclarer leur activité (Tableau T7) en nombre de tissus

• R : les réceptions, de tissus prélevés en France adressés par les établissements de santé préleveurs,
• D : les distributions, pour les tissus attribués par la banque et distribués aux équipes de greffe en France,
• I : les importations désignent sous un terme générique les greffons tissulaires qui proviennent de pays européens ou de pays tiers, qu’ils soient en pénurie sur le territoire ou qu’ils fassent l’objet d’une collaboration transfrontalière,
• E : les exportations concernent les greffons tissulaires produits finis à destination de pays européens ou pays tiers,
• V : validés, pour les tissus stockés conformes pour la greffe,
• Q : quarantaine, pour les tissus stockés en attente de préparation ou validation,
• E : pour les tissus éliminés car non qualifiés pour la greffe à l’issue des contrôles et d’examens mis en œuvre pour évaluer la qualité et la sécurité des tissus.

L’analyse est reprise par type de tissus dans les paragraphes suivants du rapport et exprimée en terme d’évolution d’activité sur 5 ans (Tableau T8, Tableau T9, Tableau T10, Tableau T11, Tableau T12, Tableau T13, Tableau T14, Tableau T15, Tableau T16).

L’ensemble des chiffres doit se lire avec précaution ; il s’agit de tableaux de données déclaratives. Les consignes de remplissage restent complexes, toute approximation en fausse l’interprétation finale. Les différences observées invitent à une analyse prudente. Dans tous les cas, les chiffres doivent se lire tissu par tissu, et il est important de garder à l’esprit que la qualification de pénurie, d’autosuffisance ou d’excédent d’un tissu s’apprécie différemment à l’échelon local et à l’échelon national. Elle ne doit s’afficher qu’avec prudence et en aucun cas interférer avec les efforts et dispositions particulières mis en place pour répondre à une situation qui serait différente à un autre échelon.

La collaboration, le partage d’informations et la transparence des échanges sont les éléments de succès de la chaîne Tissus.

Tableau T7. Volume d’activité de conservation de tissus humains en 2016

Cornées

5 601 donneurs de cornées ont été prélevés pour 4 459 greffes de cornées au bénéfice de 4166 receveurs (activité de greffe déclarée dans GLAC).
C’est le tissu le plus prélevé sur donneur décédé : 95,4% des donneurs de tissus sont prélevés de cornées.

Tableau T8. Evolution de l'activité cornée depuis 2012

Figure T3. Evolution de l'activité cornée de 2012 à 2016 (issue du tableau T8)

Le nombre de donneurs : 5 601 (-116 donneurs par rapport à l’an dernier) a diminué par rapport à 2015.
15,9% des cornées proviennent de donneur d’organe.
On remarque l’excellente corrélation entre 11 139 : nombre de cornées prélevées déclarées dans CRISTAL par les coordinations  et 11 136 : nombre de cornées réceptionnées en banque déclarée par les banques de tissus
16 banques de tissus sont autorisées et déclarent une activité cornées (Tableau T5). Les volumes d’activité des banque de cornée s’étendent de 76 entrées/50sorties à 1 739 entrées/ 859 sorties (Tableau T6). Le nombre de donneurs, et par conséquent de cornées réceptionnées en banque, ont diminué : 5601 donneurs (-116 donneurs par rapport à l’an dernier) et 11 136 cornées (-256 cornées), mais le taux d’élimination a diminué également : 52,9% (-1,3%) correspondant aux cornées prélevées qui n’ont pu être validées pour greffe. La principale cause d’élimination est la mauvaise qualité tissulaire (62%) ou densité cellulaire endothéliale insuffisante, qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement (Tableau T18 et Tableau T19).
Le stock de cornées validées, disponible à la greffe au 31/12/2016 est de 193 (-31). La cornée ne se conservant que 30 jours, ce chiffre reflète l’activité soutenue et constante des greffeurs de cornées. En France, on greffe 200 à 400 cornées par mois (Tableau T17)
9% des cornées distribuées proviennent d’échanges entre banques, aucune n’est importée tandis que 178 (-76) ont été exportées cette année  et 220 (-160) ont été déclarées périmées (Tableau T20, Tableau T23, Tableau T8 et Tableau T19).

4 979 cornées ont été distribuées pour greffe (+38 par rapport à l’an dernier) (Tableau T8) au bénéfice de 4 459 greffes pour 4 166 receveurs (-46) (déclaration dans GLAC). La liste d’attente de cornée est prise en charge par 130 équipes d’ophtalmologie ayant déclaré une activité de greffe en 2016. Il faut noter toutefois que les banques ne rapportent que 3385 receveurs enregistrés à leur niveau, d’où une préoccupante différence de 781.
Par ailleurs, le nombre de nouveaux inscrits en liste d’attente  augmente encore : il est de 5 912 (+245 par rapport à l’an dernier, +27% en 5 ans). Ces chiffres confirment la nette augmentation observée depuis 5 ans des besoins en cornées et doivent pousser à maintenir l’effort au prélèvement.

Les membranes amniotiques

111 (+1 par rapport à l’an dernier) donneuses de placentas ont été prélevées pour 5 497 (Tableau T9) membranes amniotiques préparées en banque au bénéfice 2 359 receveurs (Tableau T22).

Tableau T9. Evolution de l'activité membranes amniotiques depuis 2012

Figure T4. Evolution de l’activité membranes amniotiques depuis 2012 (issue du Tableau T9)

17 banques de tissus déclarent une activité membranes amniotiques (Tableau T5). Elles ont distribué, en 2016, 3 159 unités (+472 par rapport à l’an dernier) au bénéfice de 2 359 receveurs (+10 par rapport à l’an dernier) (Tableau T22).
Une banque a démarré l’activité de réception à des fins de recherche biomédicale en 2016. Aucune distribution n’a été effectuée dans ce cadre. Pour  l’activité de cette banque, les données de réception ont été exprimées en cm², tandis que les autres banques expriment leur volume d’activité en nombre de patch d’environ 2,5x2,5 cm² de membranes amniotiques. Ainsi on distingue 1488 cm² de membrane amniotique et 516 cm² de membrane chorioamniotique préparées à partir de 9 placentas dans le cadre de l’essai, et 4009 patchs.
Les volumes d’activité des banques de membranes amniotiques s’étendent de 0 entrées / 14 sorties à 826 entrées / 1021 sorties (Tableau T6). Le pourcentage d’élimination a augmenté : 23,1% (+7% par rapport à l’an dernier) correspondant aux membranes qui n’ont pu être validées pour greffe. Les deux principales causes d’élimination sont les contaminations bactériologiques et fongiques (39,4%) et la mauvaise qualité tissulaire (31%) due à la mise en évidence le plus souvent d’une chorioamniotite en examen d’anatomopathologie réalisé après l’accouchement, et qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement (Tableau T18 et Tableau T19).

Le stock de membranes amniotiques validées est confortable, il correspond au stock disponible au 31/12/2016, il est de 2 337 (+1310). La membrane se conservant au maximum 2 ans.

9,2% des membranes distribuées proviennent d’échanges inter banques, la circulation entre banques est moins active (Tableau T20), aucune n’est importée et 17 ont été exportées cette année (Tableau T9) ; 16 ont été déclarées périmées (Tableau T19).

La peau

La hausse des prélèvements de peau progresse encore cette année  et est corréléeà une hausse des greffes : 266 donneurs de peau (+33 par rapport à l’an dernier) pour 511 685 cm² (+73643) préparés en banque ont permis de greffer 454 347 cm² au bénéfice de 158 receveurs (+23 par rapport à l’an dernier).

Tableau T10. Evolution de l'activité peau (m2) depuis 2012

Figure T5. Evolution de l’activité peau depuis 2012 (issue du tableau T10)

La peau est prélevée uniquement sur donneur décédé (Tableau T7), 35% des prélèvements (+7,5% par rapport à l’an dernier) ont lieu sur donneur de tissus seul (DTS) en chambre mortuaire  ce qui correspond à 93 prélèvements sur donneur décédés après arrêt cardiaque persistant (CAT) (Tableau T2).

10 banques de tissus préparent de la peau pour usage thérapeutique.
 
Les volumes d’activité entre banques s’étendent de 2 346 à 153 396 cm² en entrées et de 3 454 à 118 665 cm² en sortie (Tableau T6). 18,8% n’ont pu être validés pour greffe, ce taux est en baisse constante depuis 5 ans. La principale cause d’élimination est la contamination bactériologique et fongique (70,7%) (Tableau T18 et Tableau T19). Toutes les précautions prises au moment du prélèvement par rapport à la préparation à l’asepsie du donneur (double badigeon étendu à toute la surface corporelle, pose de champs stériles) peuvent contribuer à faire diminuer ce taux.

Le stock de peau validée a un peu diminué et avoisine 254 058 cm² au 31/12/2016. Un tel stock devrait permettre aux chirurgiens en charge de brûlés de s’approvisionner confortablement.  La greffe de peau est réalisée dans 22 centres aigus de traitement de brûlés dont 3 situés dans les DOM. 5,8% (-6,5%) de la peau distribuée provient d’échanges inter banques (Tableau T20) tandis que les importations ont repris cette année (+6,6%) (Tableau T23).

Les vaisseaux

Hausse remarquable des prélèvements depuis 5 ans : 395 donneurs de vaisseaux majoritairement d’artères (-8 par rapport à l’an dernier), pour 1 046 (+27)  artères préparées en banque de tissus au bénéfice de 501 receveurs ayant reçu un ou plusieurs greffons artériels en 2016 ; et 8 240 donneurs vivants de veines (+1 699) pour 8267 (+1672) greffons veineux préparés au bénéfice de 1182 receveurs ayant reçu un ou plusieurs greffons veineux cette année (Tableau T22).

Artères

Tableau T11. Evolution de l'activité artères depuis 2012

Figure T6. Evolution de l’activité artères depuis 2012 (issue du Tableau T11)

Les artères proviennent quasi exclusivement de donneurs d’organes et sont prélevées à l’étage thoracique (aorte thoracique), abdominal (carrefour aorto-iliaque) ou à l’étage inférieur (axe fémoro-poplité), 7 prélèvements ont toutefois eu lieu en 2016 sur donneurs décédés après arrêt circulatoire (CAT) en chambre mortuaire. Le taux d’élimination des artères a diminué nettement et passe à 27,3% (-7,3% par rapport à l’an dernier), les principales causes étant les éliminations pour contaminations et mauvaise qualité tissulaire (Tableau T18 et Tableau T19).

10 banques de tissus sont autorisées pour cette activité (Tableau T5).

Le nombre d’artères distribuées pour greffe est de 699 (+36 par rapport à l’an dernier), 42 d’entre elles provenaient de Belgique (Tableau T11)
Ces 699 artères étaient réparties en : 114 aortes thoraciques, 71 carrefours aorto-iliaques, 388 axe ilio-fémoro-poplitée, 126 n’étaient pas détaillées.

On compte au 31 décembre de l’année en France 321 artères validées en stock dont 112 aortes, 43 carrefours, 114 axe ilio-fémoro-poplité (Tableau T7 et Tableau T17).

Veines

Tableau T12. Evolution de l'activité veines depuis 2012

Figure T7. Evolution de l’activité veines depuis 2012 (issue du tableau T12)

Les veines sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis au cours de saphenectomie chez des donneurs vivants. Elles sont utilisées pour la revascularisation des membres inférieurs ou en remplacement de prothèses périphériques infectées, et pour pontage artério-veineux chez l’hémodialysé après épuisement de leur propre capital vasculaire. L’activité est en hausse, le nombre de greffons veineux préparés à partir des 8 267 veines réceptionnées en banque permet d’en distribuer 1 809.

En 2016, l’activité veines est réalisée quasi exclusivement par une seule banque de tissus, les autres ayant comparativement une activité marginale.

Le taux de veines éliminées est le plus important parmi tous les tissus de 78,5%, dont 90,1% pour qualité tissulaire non conforme.
Ce tissu ne fait l’objet ni d’échanges, ni d’importation, 3 veines ont été exportés.

Les valves cardiaques

Le nombre de donneurs a augmenté : En 2016, les valves cardiaques ont été prélevées sur 347 donneurs (+37) : 265 donneurs décédés (+56 par rapport à l’an dernier, 45 de ces donneurs, soit 17% sont des donneurs décédés après arrêt cardiaque persistant (CAT)), et 82 donneurs de tissus résidus opératoires (-19 par rapport à l’an dernier) recueillis à l’issue de transplantation cardiaque (Tableau T2 et Tableau T4). Cent soixante receveurs ont bénéficié de ce type de greffe en 2016 (Tableau T22).

Tableau T13. Evolution de l'activité valves cardiaques depuis 2012

Figure T8. Evolution de l’activité valves cardiaques depuis 2012 (issue du tableau T13)

Le stock en valves pulmonaires validées au 31 décembre 2016 est de 73 unités, celui en valves aortiques est de 254.  199 valves cardiaques ont été distribuées pour greffe en 2016, dont 39 (-13) valves aortiques et 157 (-21) valves pulmonaires.

Neuf banques de tissus déclarent une activité (Tableau T5). Le taux de valves cardiaques éliminées passe à 67,7%, la principale cause étant la mauvaise qualité morphologique du tissu (76,7%) (Tableau T18 et Tableau T19). Comme l’an dernier, la présence d’un surstock en valves aortique (n=254) et l’importance des échanges et des importations de valves pulmonaires confirme le besoin exprimé par les professionnels en valves pulmonaires.

En matière d’importation, 41 des valves distribuées proviennent de Belgique, 36 d’entre elles sont des valves pulmonaires. Il s’agit d’avantage d’un échange transfrontalier. En tout état de cause, le pourcentage de tissus importés diminue de 28% en 2015 à 21% en 2016 (Tableau T23).
La greffe de valves cardiaques a concerné 160 receveurs (-4 par rapport à l’an dernier) et est réalisée dans 13 établissements de santé (Tableau T22).

Les tissus ostéo ligamentaires

L’activité de greffe d’os massif repose pour 40% sur le recours à l’importation, celle de tendons ligaments repose à 88% sur l’importation mais les activités de prélèvement en France ont enfin décollé. 220 patients ont reçu une greffe d’os massif en 2016, 123 une greffe de tendons et 19 une greffe de ménisques ; mais la demande est encore loin d’être satisfaite.

Os Massif

Tableau T14. Evolution de l'activité os massif depuis 2012

Figure T9. Evolution de l’activité os massif depuis 2012 (issue du tableau T14)

Les os massifs sont prélevés sur donneurs décédés en EME. L’activité de prélèvement a augmenté avec 98 donneurs (+4 par rapport à l’an dernier). Ces prélèvements ont été à l’origine de 223 (+47) os massifs reçus en banques de tissus. Les os dits massifs sont utilisés pour des indications de greffes structurales ou de comblement.
15 banques de tissus réalisent cette activité (Tableau T5).
Le taux d’os massifs éliminés augmente à nouveau, il passe de 27,8% en 2015 à 40,5% en 2016 avec les contaminations pour cause principale dans 65,6% des cas.
Le nombre d’os massifs distribués pour greffe est de 249 (-25), dont 105 os entiers, 2 hémi bassins, 0 articulations, 104 demi-os et 38 baguettes et os intercalaires. La greffe d’os massifs est réalisée dans 30 établissements de santé.
Parmi les os distribués, 101 (41%) proviennent de Belgique.

Tendons et ligaments

Tableau T15. Evolution de l’activité tendon, ligament depuis 2012

Figure T10. Evolution de l’activité tendon, ligament depuis 2012 (issue du tableau T15)

7 banques déclarent une activité tendons ligaments.
154 tendons et ligaments ont été distribués pour greffe, 135 (88%) provenaient de Belgique mais les prélèvements augmentent et représentent 77 tissus tendineux réceptionnés en banque, 15 ont été éliminés et 33 sont en stock validé au 31/12/2016.

Ménisques

5 banques déclarent une activité ménisques, si 30 ménisques ont été réceptionnés à l’issue de prélèvements, 19 ont été distribués à partir de 19 ménisques importés (Tableau T7).

Le développement de ces deux activités en France souffre des autorisations de distribution qui restent conditionnées à la reconnaissance des indications thérapeutiques dans lesquelles les banques françaises pourraient délivrer ces tissus. Une telle obligation n’incombe pas aux banques de tissus européennes, elles obtiennent leurs autorisations auprès de leurs autorités compétentes sans avoir à justifier de ces indications thérapeutiques. Au vu du principe de reconnaissance des autorisations entre états membres, ces tissus prélevés et autorisés à l’étranger bénéficient de la libre circulation, et  peuvent dès lors être greffés en France sans autres formalités. Ces disparités de traitement nuisent, ou tout le moins freinent, le développement de l’activité Française.

En tout état de cause, l’ensemble de ces données traduit un secteur à consolider et développer sur un modèle spécifique  qui devrait nous amener à distinguer le prélèvement de tissus externes des tissus internes. Le prélèvement de tissus externes (peau et cornées) peut être envisagé dans des salles de prélèvement sans exigences drastiques puisque ces prélèvements sont peu invasifs et qu’ils concernent des tissus qui par nature sont exposés aux conditions environnementales. Les tissus internes (artères, valves, os, tendons, ligaments, ménisques) quant à eux mériteraient d’être prélevés au cours de prélèvements multi tissus développés et mis en œuvre dans des infrastructures adaptées.

Os autologues

10 banques déclarent une activité volets crâniens à usage autologue.
L’activité de recueil d’os autologue principalement constituée par la conservation de volet crânien déposé au cours de craniectomie de décompression représente 381 conservations pour 232 réimplantations en 2016 (Tableau T4 et Tableau T22).

Têtes fémorales

Tableau T16. Evolution de l'activité têtes fémorales depuis 2012

Figure T11. Evolution de l’activité têtes fémorales depuis 2012 (issue du tableau T16)

Les têtes fémorales (TF) sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis au cours d’arthroplastie de hanche chez des donneurs vivants. Vingt-et-une banques sont autorisées pour cette activité, et 3 d’entre elles mettent en œuvre un procédé de viro-inactivation. 8,1% des têtes fémorales recueillies sont destinées à être cryoconservées tandis que les autres sont destinées à la viro-inactivation (forme entières ou copeaux, lamelles, bloc ou poudre).
Les TF cryoconservées et viroinactivées sont utilisées pour comblement osseux en orthopédie (55,9% des utilisations), ou en chirurgie dentaire, maxillo-faciale et odontologie (43,9%). Elles représentent le tissu le plus largement distribué.
Le nombre de greffons osseux spongieux préparés à partir des 26 458 (+610) têtes fémorales réceptionnées en banque permet de distribuer 47 106 (+9 263) greffons osseux.
Parmi ces greffons osseux distribués, 2 034 (+145) sont cryopréservés, 112 (+88) irradiés, 24 296 (+3 619) unités viroinactivées et distribuées pour usage orthopédique et 20 661 (+5 585) unités sont utilisées viroinactivées sous forme de poudres, lamelles, copeaux pour usage dentaire. 126 (-171) greffons osseux spongieux proviennent de l’importation et 4 947 (+722) sont exportés.

Le terme d’activité tissus est générique, il s’applique à un domaine extrêmement vaste, les situations diffèrent d’un tissu à l’autre. Largement soutenue et organisée autour de l’activité cornée qui joue le rôle phare, des actions singulières doivent être entreprises. Envisager le prélèvement cardiaque pour valves dès que la greffe de cœur n’est pas évoquée, développer l’activité d’os massif, améliorer la mise à disposition d’artères, optimiser les protocoles de prélèvements de tissus et informer les donneurs vivants peuvent représenter de véritables leviers.
Gagner en transparence et équité en renforçant le réseau des banques est l’autre enjeu tissu.

Tableau T17. Evolution du stock de tissus validés et en quarantaine

Tableau T18. Evolution du pourcentage de tissus humains éliminés par les banques parmi les tissus réceptionnés

Tableau T19. Répartition des causes d'élimination de tissus humains en 2016

Les banques de tissus ont pour rôle de qualifier les tissus pour greffe.
Elles doivent éliminer tout tissu qui ne satisfait pas aux exigences de qualité et de sécurité sanitaire.
Un total de 5 866 cornées ont été non qualifiées en raison de :
-        contre-indications médicales de sélection clinique (2,5%);
-        marqueurs positifs d’infection virologique ou syphilitique du donneur (16,9%) ;
-        contamination du tissu (bactériologie, mycologie) (11,1%) ;
-        qualité du tissu insuffisante (nombre de cellules endothéliales insuffisant, défaut de transparence, nombre de cellules mortes trop important, mauvaise découpe) (62%).
Deux pourcent des cornées n’ont pu  être greffées dans les délais de 30 jours post prélèvement et ont été périmées.

Les échanges de tissus diminuent globalement et tous tissus confondus

Tableau T20. Evolution de la proportion de greffons échangés entre banques (en % du volume cédé)

Distribution et greffes

Les chiffres de distributions de tissus en  2016 sont les plus élevés de ces 5 dernières années.
Les besoins augmentent, leur  lisibilité n’est pas exhaustive, seules les cornées bénéficient d’une liste précise des patients en attente. L’évolution parallèle à la hausse des chiffres d’utilisation et de prélèvement traduisent que le palier n’est pas atteint, et qu’il appartient à tous de promouvoir et développer l’activité.
Le recours aux importations est toujours un recours important aux activités de greffe de tissus de l’appareil locomoteurs et tissus cardio-vasculaire en particulier. Tout doit concourir à développer ces prélèvements.
Tous tissus et tous types de prélèvement confondus ont permis à 44 667 patients de recevoir une greffe de tissus en 2016.

Tableau T21. Evolution des distributions de tissus à une équipe de greffe en France de 2012 à 2016

Figure T12. Evolution des distributions de tissus à une équipe de greffe depuis 2012 (issue du tableau T21)

Tableau T22. Nombre de receveurs de greffe de tissus et unités tissus greffés par type de tissus

4 166 correspond au nombre de patients (NEFG) dans GLAC à comparer avec les 3 385 receveurs déclarés par les banques.
4 459 correspond au nombre de greffes (NATT) dans GLAC à comparer avec 4 979 unités greffés déclarées par les banques.

Tableau T23. Evolution du pourcentage de tissus humains importés par les banques parmi les tissus distribués en France