Don de moelle osseuse : pourquoi le profil des Réunionnais est-il unique et précieux pour aider des malades à guérir ? - Communiqué
Publié le 8 novembre 2024
Dans le cadre de d’une campagne de recrutement de nouveaux donneurs volontaires de moelle osseuse, l’Agence de la biomédecine, le CHU de la Réunion et l’ARS de la Réunion ont présenté leurs enjeux sur le territoire réunionnais. L’occasion de rappeler les fondamentaux autour de ce don trop souvent mal compris pour permettre de recruter de nouveaux donneurs volontaires sur l’île.
Le métissage réunionnais, une vraie richesse pour les patients
La diversité présente à La Réunion est un atout clé pour aider les malades en attente de greffe de moelle osseuse. Difficile en effet de trouver un territoire où la population est autant métissée. Cafres, Malbars, Yabs, Zoreils et bien d’autres encore : toute cette richesse ethnique et ce brassage culturel sont un vivier d’espoir et de guérison pour de nombreux malades à la recherche de leur donneur de moelle osseuse.
Car la greffe de moelle osseuse repose sur la compatibilité génétique entre le malade et son donneur. Chacun a un profil génétique qui lui est propre et qui est déterminé notamment par son histoire génétique familiale sur plusieurs générations. Trouver son « jumeau de moelle osseuse » en dehors de la famille est donc possible mais très rare.
« Il existe une véritable richesse ethnique sur l’île, les Réunionnais doivent prendre conscience du rôle clé qu’ils peuvent jouer pour aider à guérir des patients atteints de maladies grave du sang comme les leucémies. Leurs profils sont uniques et très recherchés, ils pourraient avoir un impact considérable en s’inscrivant sur le registre national de donneurs de moelle osseuse. », explique le Dr Patricia Zunic, responsable du service d'hématologie clinique et de thérapie cellulaire et médecin greffeur au CHU de La Réunion.
« Et plus il y aura de la diversité parmi les profils inscrits sur le registre national des donneurs de moelle osseuse et plus les chances de trouver un donneur compatible pour chaque malade augmenteront », complète le Dr Catherine Faucher, Directrice Prélèvement et Greffes de Cellules Souches Hématopoïétiques (cellules de la moelle osseuse) à l’Agence de la biomédecine.
Renforcer la notoriété et la compréhension du don des Réunionnais
Fin 2023, on comptait près de 4 500 donneurs réunionnais inscrits sur le registre national (sur un total de 385 000 donneurs français). A fin octobre 2024, 125 nouveaux donneurs s’étaient inscrits à la Réunion sur 12 830 nationalement.
On note que sur l’île le sujet n’est pas suffisamment bien appréhendé ce qui entraîne des confusions ce qui explique en partie le faible nombre de nouveaux donneurs.
Si 67% des sondés déclarent avoir déjà entendu parler du sujet, seulement 20% d’entre eux se sentent bien informés sur ce geste.[1]
Les idées fausses portent sur plusieurs sujets :
Les modalités du don
- Qu’ils aient entendu parler du sujet ou non, 41% des personnes interrogées associent spontanément le don de moelle osseuse à un prélèvement dans la colonne vertébrale, alors que la moelle osseuse n’a rien à voir avec la moelle épinière,
- Parmi ceux qui ont déjà entendu parler du sujet, 1/3 pense devoir se rendre dans un centre pour tester leur compatibilité avec un malade pour pouvoir donner,
- 73% pensent que le don nécessite toujours une hospitalisation.
Les besoins
- 90% estiment qu’on recherche de nouveaux donneurs en quantité,
- 63% ne savent pas que l’on recherche des profils précis en priorité, notamment les personnes jeunes et aux origines diversifiées.
Les Réunionnais sont néanmoins relativement bien informés sur les grands principes du don :
- Parmi ceux qui ont entendu parler du don de moelle osseuse, 75% savent que le don repose sur la compatibilité,
- 74% sont informés sur le fait qu’un donneur inscrit peut ne jamais être appelé à donner,
- 67% considèrent que le don n’est pas immédiat après l’inscription sur le registre.
L’Agence de la biomédecine, le CHU de la Réunion et l’ARS de la Réunion appellent donc les Réunionnais à se renseigner encore davantage sur le don de moelle osseuse pour combattre les idées reçues ou les appréhensions qu’ils peuvent avoir et prendre conscience de l’espoir qui réside dans leur profil unique !
Tout comprendre sur le don de moelle osseuse
C’est quoi la moelle osseuse ?
La moelle osseuse est une substance présente dans tous nos os, responsable de la formation de nos cellules sanguines : globules rouges, globules blancs et plaquettes. La moelle osseuse est donc indispensable à la vie et son dysfonctionnement est à l’origine de maladies graves du sang, comme les leucémies.
Qui a besoin d’une greffe de moelle osseuse ?
Les personnes qui souffrent d’un dysfonctionnement de leur moelle osseuse, ce qui entraine des maladies graves du sang comme les leucémies (2000 patients par an pour en France). La greffe de moelle osseuse est parfois l’ultime espoir de guérison pour ces patients. Le don est totalement anonyme, on ne peut pas décider à qui l’on donne ses cellules.
Comment donne-t-on sa moelle osseuse ?
Dans 80 % des cas, le don se fait par prélèvement sanguin : équivalent à un don de plaquettes, il dure entre 3 et 4 heures et le donneur peut parfaitement s’occuper en regardant une série, écouter de la musique, lire un livre. L’autre moyen de prélèvement se fait directement dans les os du bassin, sous anesthésie. Aucun risque de paralysie dans les 2 cas puisqu’on ne touche ni à la moelle épinière ni à la colonne vertébrale contrairement à certaines idées reçues.
Les cellules de la moelle osseuse prélevées se régénèrent en quelques jours pour le donneur.
Le délai médian entre l’inscription et le don est de 8 ans, certains donneurs ne seront jamais appelés car jamais identifiés comme compatibles avec un patient.
Pourquoi est-il important de recruter des donneurs représentatifs de la diversité ?
Le don de moelle osseuse repose sur la compatibilité génétique : il faut trouver le « jumeau » du malade pour espérer que la greffe fonctionne. Cette compatibilité repose sur le patrimoine génétique familial de chacun. Plus il y aura de la diversité parmi les profils inscrits et plus les chances de trouver un donneur compatible pour chaque malade augmenteront.
Pourquoi chercher des donneurs jeunes en priorité ?
Car les greffons prélevés sur des personnes jeunes sont plus riches en cellules souches : idéal pour une prise de greffe plus rapide pour les patients. Aussi parce qu’un donneur est contacté en médiane, 8 ans après son inscription. Donc plus on s’inscrit jeune sur le registre, plus on reste longtemps disponible pour aider un patient.
Quelles conditions pour devenir donneur ?
- S’inscrire sur dondemoelleosseuse.fr
- Être en parfaite santé
- Être âgé de 18 à 35 ans
- Répondre à un questionnaire médical et effectuer un prélèvement biologique (échantillon salivaire ou prise de sang lors de l’inscription définitive) qui déterminera la carte d’identité biologique du futur donneur
[1] Source : sondage ViaVoice réalisé du 22 au 27 mars 2024 sur un échantillon de 98 personnes résidant à La Réunion, représentatif de la population âgée de 18 à 35 ans